Epreuve 1 : Nero et... Nero

- Les arbres, des arbres, toujours des arbres…

Quelle idée que de faire ça dans une forêt !
Je dus replier encore un peu mes ailes, sentant les branches indiscrètes les écorcher sans concession. Les feuilles (belles magnifiques feuilles….) semblaient se liguer contre ma pauvre personne, se réunissant en un voile de nuages verts au dessus de ma tête suante. Les frondaisons trouaient le paysage de tâches de lumière, donnant une atmosphère étrange au lieu.
Étouffant et lumineux.
Je souris, légèrement, déformant le pli de mes lèvres, laminant les traits de mon visage sec. Je levai la tête, offrant mon visage au ciel de feuilles.

- Deimos ?

Il s’interrompit dans ses sauts appliqués, et me regarda du haut, très haut d’une branche, ses pupilles fendues se moquant impunément de mes pas trop lourds, et de ma silhouette trop massive dans ces broussailles qui lui étaient inconnues.

- Sale petit dragon !

Je crus l’entendre rire, grondement sourd du tréfonds de ses écailles, quelque part dans les braises de ses flammes, il remua les restes pour donner ce rire, écorchant, outrageant. Puis il repartit de plus belle, planant de ces petites ailes pour atterrir sur une autre branche, ses griffes agrippant à chaque fois violemment le bois moisi, le blessant comme il blessait la chair des hommes auxquels il lui inspirait son nom. Deimos, angoisse…
Je le fixai, immobile s’en aller, remuant en un défi sa queue de façon indolente. Un moment il se retourna, me jeta un regard en coin, puis s’échappa, ses écailles d’obsidienne dissolvant les rayons de lumière qui osaient encore le blesser de leur nature céleste.
Figé, je me rappelai, dans ce regard sanglant, une chose que ceux qui n’ont connu l’angoisse ne peuvent comprendre, une bête, dépourvue de chaînes, dépourvue de raison se terrait dans ce corps si jeune, complotait, se sachant déjà propriétaire d’un prochain repas. Bientôt.
Baissant doucement les yeux, d’un bleu offensant dans la luminescence étrange, j’avisai, le couloir de verdure qui m’entourait comme le cocon maternel, je décrochai la sécurité de mon arbalète accrochée à mon bras, et détendis mes muscles frustrés. Quel que part, ce regard plein d’un sang anonyme, m’effrayai bien plus que ne pouvait le faire cette forêt. Deimos, même, habitué à lui, il était étrange, que j’eu toujours peur de lui. Toujours, cette chose, plus forte que la complicité, ce malaise parfois, de se trouver, face, à soi même.
J’en frissonnai presque, et me penchant, je pris élan et me mis à courir. Comme, me dis-je, il y a longtemps, un temps où je courais, pour ma survie dans une forêt à l’orée de ma perte. Comme cette fois, je courre, ironiquement, différemment, plus dans la même direction.
Je ris silencieusement, en passant comme le vent entre les troncs blanchâtres. Maintenant, je ne fuis plus.
Soudain, je dérapai sur la mousse humide, freinant ma course. En une fraction de seconde, ma main se retrouva sellée à la garde de mon épée, poids entre mes ailes. Une trouée, petite mais suffisante dans la forêt dense, juste, une minuscule clairière, où je me tenais, droit, à l’affût de tout. Cette épreuve ne serait pas facile, seul, je me tiens solitaire et affreusement orgueilleux dans cet espace de lumière, cette scène glorieuse, qui illuminait presque violemment ma silhouette sans forme. Je laissai mes ailes se détendre dans mon dos. Quelque chose n’allait peut être pas. Il me fallait me concentrer, ce tournoi, était, tout de même source de danger. Doucement, insidieusement le flux passa dans mes veines, une lave incandescente embrasa mon sang d’un feu familier. Alors j’attendis, qu’advienne l’angoisse. Au dessus de moi, quelque part, Deimos m’épiait, attendait, que je lui offre, sa prochaine libération, ses yeux de sang luisants de mort.
Un sourire commun déchira ses écailles en même temps que ma peau.
Ma première épreuve, débutait, enfin.

Se fait une réputation Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 11/02/2007

Et quelle épreuve car depuis le début Nero était suivie par des carnacier, ces petites bêtes adorait la viande de dragon. De plus des chimpanfou avait fais tomber Nero dans un trou et dansait autour avant de fuir les carnacier approchant du trou. Il était petit moche et utilisai la lance (niveau 5) alors l'un des quatre carnacier leva sa lance et la lança hasardeusemen dans le trou.....

- Et m... !

La lance tomba avec une rapidité phénoménale sur moi, je la vis venir, alors que je me relevais de ma chute prématurée dans le trou infâme. Roulant sur le côté, je ne pus qu’entendre la pointe d’acier, soudée au bois par des lianes épaisses, s’enfoncer dans la terre moite, avec un bruit de pelle, à peine à quelques cm de ma tête. Au dessus de moi, j’entendis les bêtes rugir, leurs caquètements dérangeants emplissant le trou d’une menace sourde. Quelle poisse !
Une seconde lance, plus virulente celle là, s’enfonça dans la paroi sur laquelle j’étais appuyé, faisant chuter une motte de terre humide sur ma main déjà moite, recouvrant mon arbalète. Alors là !
D’un coup de poignet je dégageai la terre et enclenchai le mécanisme, un cliquetis insistant fit vrombir mon poignet et les deux branches, agressives, lignée de noir se déplièrent, je songeai, comme à chaque fois, semblables à mes ailes quand elles se déploient. Je brandis, en un geste accompagné par la faucheuse incarnée, mon poing vers la créature immonde, soudain, bondissant au ralenti dans mon esprit éthéré. Et de mon pouce, enfin, appuyai sur la gâchette. Le carreau partit avec une détonation silencieuse, une détermination intouchable… et loupa d’un cm à peine sa cible.
J’avais visé la poitrine bon sang ! Une longue estafilade écarlate avait soudainement fait gesticuler de plus belle le monstre qui contemplait avec une rage démente sa peau d’un gris diaphane soudain teinté d’une couleur qui lui était trop connue, celle dont sa bouche dégoulinait quand IL tuait, pas quand IL se faisait blessé ! Je l’ai raté, qu’importe ! Soudain, une ombre titanesque plana au dessus de leur tête creuse. Je m’étais envolé, mes ailes d’un noir d’ébène et de nuit contrant le soleil, l’avalant en une seconde d’éternité sombre.

- AHHH !!

La lave dévala en cascades, torrents emplis de tempête mon corps soudain brûlant et se déversa à travers mes mains jointes. Les flammes naquirent du néant entre mes doigts et gonflante, la boule de feu fut projetée vers le groupe de carnassiers regroupés sur le pourtour du trou. J’ai appris étant enfant que lorsque que l’on concentre l’énergie psychique, celle-ci, provoque une onde de choc, puis un recul, quelque soit la magie utilisée, d’où d’ailleurs, la télékinésie. Bien sûr, cette onde de choc peut être facilement enrayée par un peu d’appui et de concentration, rien de très conséquent quoi, mais voilà, quand on est en l’air, et dans le feu de l’action…
Je partis comme un boulet en arrière et m’écrasai contre un tronc. Me réceptionnant tant bien que mal sur une branche, je pris appui et m’élançait de toute la force de mes jambes vers le haut. Bien sûr, j’appris aussi que l’énergie psychique mal canalisée provoquait une sorte de champs de force constant autour de la personne inconsciente. Bien sûr.
L’écorce émit un craquement sinistre, et se fissura littéralement sous mes pieds environné d’un flou d’énergie. Je chutai (encore), injuriant silencieusement mon père que je devinai planer dans l’au-delà, riant à gorge déployée de son fils qui n’écoutait qu’à moitié ses leçons.
J’eu droit à un atterrissage… pour le moins aussi spectaculaire que déplorable, rien de très doux en somme. Trop tard pour déployer mes ailes, je me roulai en boule et me reçut avec une roulade sur la terre couvertes de mousse.

- Deimos !

Une lance effleura mon visage, et alla mutiler le tronc dans mon dos. La créature (celle que j’avais… agressée), se rua sur moi avec son arme. J’attrapai des deux mains le bois tendu et le projeta sur le côté, lui enfilant un coup de pied dans la poitrine (pile à l’endroit de sa blessure), je lui fis lâcher son arme en en enfonçant le bout dans la plaie ouverte. Il alla valdinguer en arrière, mais je sus à ses mouvements convulsifs qu’il était encore loin d’être mort. Saleté ! Ils ne pouvaient pas être moins coriaces !? Il y en avait encore trop ! J’ignorai quel effet avait eu ma boule de feu, mais espérais avec rage qu’elle avait bel et bien explosé au milieu de la procession.
Lâchant la lance déjà bien éprouvée, je dégainai mon épée dans mon dos, retrouvant une partie de moi dans cet acier inébranlable, et captai du coin de l’œil la tâche noire et invisible qui fendait l’air plein de rosée vers le groupe d’ennemi. Je sentis, même d’ici, ses flammes se préparer dans l’antre de sa gorge…

Se fait une réputation Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 11/02/2007

[ouah trop classe les ailes noir "BOING" t'es pas la pour parler de sa!!]

Nero combattait avec acharnement quand ces créatures partirent a toute jambes sans demander leurs restes. Il entendit un sourd sifflement impossible à entendre à l'oreille non avisée des humain ou autre race (sauf elfe et demi-elfe); en effet, un sifflet les interpellait c'était un dompteur de créatures qui ne voulait pas quitter la foret comme lui avait demander le juge [j'ai faillie le tuer] il alla voir Nero et lui soigna ses blessures l'amenant chez lui et lui posa une question que cherchait il? Le vieille homme lui dit aussi de se méfier du juges qui mettrais des tas de pieges plus inventif les un que les autres, les chimpanfou était sous ses ordres; les arbres eux mêmes n'était pas dignes de confiance. Le vieux finit par lui dire une énigme bien mystérieuse"dans cette endroit ne se trouve point d'eau et pourtant eau tu devra chercher"après ces quelques paroles il le flanqua a la portes et quand il s'était assuré que Nero soit loin il soupira
-Van qu'as tu derrière la tête il n'y a pas une once d'eau ici que veut tu qu'il trouve
Sur ceux le vieille homme s'assit ferma les yeux pour ne plus les ouvire........

[mais qu'est ce que tu me parles de mes ailes ?!]

- De l’eau ?

* - C’est bien ce qu’il a dit.*
* - Je ne comprends pas. *
* - Comme toujours. *

Je courais, entre les arbres, les tâches de soleil se muant en longues traînées floues dans ma course effrénée. Deimos lui, slalomait entre les troncs, lui aussi, tâche noire dans le vert illuminé.

* Bon sang, de l’eau ? *

Dans mon élan, je pris alors appui sur une pierre et m’élançai dans les airs, Deimos aux talons, je m’élevai, dépassant les cimes, vers les nuages intouchables. Quand je surgis à l’air libre, le ciel cobalt m’avalant dans un bleu sans tâches, je dus retenir une chute de vertige. Autour de moi, jusqu’à la ligne de l’horizon, juste, des arbres. Aucune interférence, trouée minuscule dans le couvert gigantesque, rien, juste la forêt invincible.

* - Alors ? *
* - Le vieux a dit « Dans cet endroit ne se trouve nulle eau », et pourtant, il est impossible que dans une flore aussi gigantesque ne puisse se trouver le moindre point d’eau, peut-être s’est il foutu de nous… *
* - Tu crois ? Ces arbres ont des racines qui font trois fois ta taille, leur vie, ils l’extorquent des entrailles de la terre, jusque dans les tréfonds des profondeurs terrestres. *
* - … le vieux habite ici, il ne peut donc pas se passer d’eau en surface lui, et je n’ai vu aucun puits. Et il n’est pas le seul, les créatures des environs ont aussi besoin d’eau. *
* - Mais tu sais qu’il n’y a pas de point d’eau, c’est une chose bien connue de cette forêt, c’est pourquoi les gens évitent de s’y aventurer. *
* - Il n’y a pas de point d’eau mais il y a de l’eau ! *

Je filai comme une flèche au dessus des arbres, le vent fouettant mon visage figé de glace. La solution devait être d’une effrayante simplicité, pour que la question soit aussi absurde. Je jetai un œil furieux au ciel goguenard. Aujourd’hui, il rit de son azur immaculé, mais des jours, lui aussi, doit pouvoir pleurer.
Comme un piquet, je m’enfonçai dans les frondaisons, trouant les feuilles comme un tisonnier calciné.

* - Alors ?*
* - Je cherche.*

Tenant le bout de mon fourreau accroché dans mon dos, je me baissai, mes doigts flirtant avec la terre récemment remuée. Je suivis du bout des doigts les contours de l’emprunte, marchai courbé sur la trace de ses sœurs. Si moi ne pouvais trouver, ceux qui savent où chercher devaient pouvoir m’aider.

* - Tu vas suivre ses traces pour trouver d’où les animaux tirent l’eau. *

Je me relevai, fixant la verdure impénétrable, cherchant les sentiers préservés.

* - Même sans lac ou ruisseau, il pleut, forcément, le vieux a du faire des réserves avec l’eau de pluie et on va découvrir comment les créatures arrivent à la conserver. *
* - « On » ? Cette affaire ne concerne que toi, je n’ai pas la moindre envie d’aller battre les sentiers sur les traces d’un quadrupède quelconque. »
* - Je dis « on » dans l’idée que je dis « on » partagera le butin et « je » suis ton maître. *

Un grognement amusé partit de sa cage thoracique et il me quitta, voletant allègrement sur les traces de l’animal.
Je courus, suivant le sentier battu par la créature, Deimos apparaissant parfois lors des détours. Autour de moi, alors que la lumière découpée était de plus en plus forte, l’air sembla s’épaissir, se condenser en un masque mortuaire, prenant à la gorge, s’infiltrant sous les vêtements, touchant la peau en un contact glacé. Je me forçai à courir à un rythme régulier, ma main toujours agrippée au bout de mon fourreau, comme… comme pour leur montrer, que je n’avais pas peur. Le vieux avait raison, les arbres étaient dangereux.
Soudain, Deimos s’arrêta, tellement brusquement que j’en fus moi-même surpris. En approchant, je compris pourquoi, à présent il n’y avait plus de trace, juste du vide. Sous ses pattes pendantes, Deimos observait la dizaine de mètres qui nous séparaient brusquement de notre piste, à mes pieds, se profilait un versant rocheux et abrupt, un calcaire envahi de pousses survivantes. Il me regarda, pour une fois, une interrogation sourde dans les yeux.

* - Qu’est ce que cela signifie ? *

Je ne pus répondre, juste, sentir l’ahurissement, m’envahir soudain. Sous nous, se trouvaient des cuvettes, de véritables cuvettes, amas rocheux creusés d’un trou où clapotait l’eau d’une pluie récente. Sur les côtés de cette cuve immense dont nous nous trouvions sur le pourtour, qui en accueillait d’autres, nous aperçûmes sur des fissures, suffisamment grandes pour tout animal, descendant presque en une ligne verticale.

* - C’était donc ça. *

Nous nous envolâmes en même temps, descendant, chutant éperdument. J’atterris dans le fond de la « cuve », à côté de l’amas rocheux aperçu d’en eau. Les parois de calcaire clôturaient l’espace, le condamnaient comme une arène inondée d’eau et de lumière. L’eau justement, bougeait paresseusement dans ces étranges trous creusés au fil des années dans la pierre érodée, ces pierres si noires contrastant avec le blanc éclatant des parois. Ainsi, la pluie était la clé, elle fournissait bien l’eau, et le récipient. Mais alors, où était la pierre du tournoi ?

* - Regardes dans l’eau. *

Je m’exécutai, marchant doucement sur les pierres d’obsidienne…

» Epreuve 1 : Sierra Sirres avec Lior Wizam